Hommage à Jean-Marie Jouaret
Toutes activités sportives et culturellespublié par FSCF - Comité Régional Bourgogne-Franche-Comté, le 10 Janvier 2024
Hommage à Jean-Marie JOUARET
L’hommage que je vais rendre à celui qui nous rassemble aujourd’hui ne peut pas rester personnel, même s’il est fait de souvenirs de notre collaboration : il est porté par des milliers d’animateurs et responsables de la Fédération sportive et culturelle de France et c’est en leur nom, comme en celui de Christian Babonneau actuel président de la FSCF, et de son président d’honneur Clément Schertzinger que je me permets de prendre la parole.
Votre présence, nombreuse, que je salue au regard des instances associatives, sportives, culturelles et religieuses que vous représentez et avec lesquelles Jean-Marie a collaboré, témoigne de l’émotion ressentie à la nouvelle de son décès.
Jusqu’au bout Jean-Marie a lutté, jusqu’à la fin il a tenu ses engagements malgré d’insoutenables souffrances physiques et morales.
Et nous mesurons aujourd’hui combien il est difficile de parler de lui au passé.
Après un brillant parcours d’international et de capitaine de l’équipe de France de basket-ball, le patronage de l’Alsace de Bagnolet a eu l’heureuse idée de l’accueillir.
Sa formation de journaliste l’a alors servi pour effectuer un long parcours professionnel à la FSCF.
Engagé pour 6 mois en mars 1965 pour développer les activités socio-éducatives il y resta 37 ans pendant lesquels il n’a cessé de participer à donner une âme à la Fédération.
De 1965 à 1986 il a été adjoint au directeur des services Robert Pringarbe, puis à la cessation d’activité de celui-ci, directeur des services de 1986 à 2002.
Très légaliste et respectueux des décisions des élus, c’est lui qui joua aussi un rôle important dans l’adoption en 1968 du mot culture dans le sigle d’une fédération qui, à ma connaissance et à ce jour, est la seule à afficher cette caractéristique de son affinité et de sa spécificité.
Chargé de la culture, mission qui correspondait bien à son attachement pour cette dimension du sens donné à l’engagement, il réorganisa le chant choral et la musique déjà existants.
A partir de 1973 il contribua à la création des commissions d’arts plastiques, de danse, de théâtre et des centres de vacances et de loisirs.
En 1978 la FSCF obtint grâce notamment à l’action de Jean-Marie, l’habilitation générale à délivrer les diplômes d’aptitude aux fonctions d’animateurs (BAFA) et de directeur (BAFD).
Il a initié ou co-animé de nombreuses initiatives singulières au nombre desquelles :
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La célébration du 90ème anniversaire de la FSCF sur les chemins de Compostelle,
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La participation de la FSCF à l’inauguration du Musée Olympique de Lausanne en 1993, et le rassemblement au titre du comité olympique de 80 000 personnes en métropole et en outre-mer pour la journée olympique,
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L’organisation en 1998 pour le 100ème anniversaire d’un rassemblement de 14 000 personnes au Palais Omnisports de Bercy pour deux séances consécutives d’un gala de patinage artistique avec les meilleurs de la discipline,
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La célébration des 2000 ans de la chrétienté par l’organisation d’un relais Paris-Rome.
En 2008 pour les 110 ans de la fédération, il contribua à la réussite du colloque organisé à l’ILEPS de Cergy.
De 2002 à 2023 il continua de servir bénévolement la fédération qu’il aimait tant par de nombreux travaux sur et pour notre institution.
C’est à lui, en qualité de membre de la commission «Histoire et patrimoine» de la FSCF que l’on doit, en 2012, la publication d’un nouvel ouvrage, la fédération des sections sportives des patronages catholiques de France, réédité et complété en 2020 sous le titre « Une histoire de la fédération des sections sportives des patronages catholiques – Que sont les patros devenus ? »
Parmi les historiens, universitaires, dirigeants et militants de la FSCF d’origines diverses, intéressés ou passionnés par l’histoire de notre institution, Jean-Marie restera un exceptionnel narrateur de notre passé et de notre présent fédéral.
Avec son style si particulier et inénarrable, Jean-Marie aura inspiré et motivé des nouvelles générations respectueuses de notre passé et porteuses d’un avenir dont il aura souhaité, avec les responsables fédéraux, qu’il ne s’éloigne jamais des valeurs qui ont fondé notre institution.
Comme Robert Pringarbe, dont il était l’élève, il contribua au rayonnement du monde associatif, particulièrement dans le domaine de la jeunesse, de la culture et de l’éducation populaire.
Parmi ses nombreux engagements retenons :
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Sa collaboration à la gazette éditée par le Comité français Pierre de Coubertin,
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Ses fonctions de :
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Membre de la commission patrimoine et comité d’honneur de la Ligue Ile de France de la Fédération française de basket-ball (FFBB),
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Membre du comité d’honneur de l’Académie du basket français
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Sa participation active à l’écriture des panégyriques des Gloires du sport publié chaque année par la Fédération des Internationaux du Sport Français (FISF).
Bien que parlant parfaitement l’anglais, Jean-Marie était un farouche défenseur de la langue française, de l’orthographe et de la syntaxe.
Ses interventions lors des réunions où le franglais était couramment utilisé étaient vives, spontanées et toujours assorties d’un humour décapant :
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Le timing, les cookies, les news letters….. ça veut dire quoi en bon français râlait-il ?
Ce que l’on sait moins de l’homme discret, c’est son service auprès de personnes âgées ou en difficultés qu’il allait visiter régulièrement pour leur procurer un soutien moral et leur donner beaucoup d’affection et de raisons de vivre.
L’Etat français l’avait honoré en 2003 en le nommant Chevalier dans l’Ordre national du Mérite, distinction qu’il n’a jamais souhaité recevoir.
Il a aussi reçu en 2018 des mains de la Ministre Laura Flessel la plus haute distinction fédérale : la médaille d’honneur vermeil.
Nous sommes réunis pour dire au revoir à cet homme de conviction et de culture qui a donné à la FSCF et bien au-delà, beaucoup de son ambition pour elle, de son temps, de son dynamisme, de ses compétences et de ses qualités humaines.
Comme il aimait à le dire en pareille circonstance, Jean-Marie était convaincu que les êtres ne sont vraiment morts que le jour où personne ne pense plus à eux.
Aussi, en mon nom personnel et en celui de la fédération, de son président Christian Babonneau et du président d’honneur Clément Schertzinger, j’assure à sa famille, particulièrement à ses frères et sœur, Jean-Claude, Frédéric et Danielle, qui l’ont aidé par leur soutien, que Jean-Marie, ce grand homme aux multiples talents, ne sera jamais oublié.
Jean VINTZEL
Président d’honneur FSCF
8/01/2024