La France bénévole 2022
publié par FSCF - Comité Régional Bourgogne-Franche-Comté, le 10 Juin 2022Communiqué de presse du 12 Mai 2022
Si la situation sanitaire s’améliore au printemps 2022, les effets des deux années de vagues épidémiques et de mises à l’arrêt forcées des associations sont encore bien présents. Les résultats de deux enquêtes triennales, l’une auprès des Français sur le thème de l’engagement (IFOP auprès de 3 155 personnes)1 et l’autre auprès des bénévoles associatifs eux-mêmes (Baromètre d’Opinion des Bénévoles comportant 4 395 témoignages)2, doivent donc être lus avec prudence, dans leur contexte de début 2022.
Quelques signes laissent espérer que le repli observé aujourd’hui est momentané et que nombre de bénévoles retrouvent déjà et vont retrouver peu à peu le chemin des associations. Certaines évolutions peuvent être interprétées à la lueur de la crise, d’autres semblent davantage relever de tendances lourdes. Il est difficile dans ces conditions d’imaginer le bénévolat de demain.
Présentation du diaporama
- Au bilan, par rapport à 2019, le secteur associatif a perdu environ 15% de ses bénévoles : 27% ont interrompu leur engagement en raison de la crise mais beaucoup ont décidé de s’engager à l’occasion de la pandémie. Aujourd’hui, la proportion de Français actifs dans une association est de l’ordre de 20%, et celle des bénévoles, agissant chaque semaine, est dangereusement passée de 10%, en 2019, à 8% en 2022. Ces évolutions confirment les préoccupations des dirigeants associatifs, largement exprimées pendant la crise et encore aujourd’hui.
- Citoyenneté et solidarité demeurent les fondements de l’engagement. Mais après deux années de crise, l’utilité sociale et l’action occupent une plus grande place. Elles sont plus souvent citées par les bénévoles, comme sources de motivation et de satisfaction.
- En mettant un coup de frein brutal à l’activité concrète de la plupart des associations, la crise sanitaire a libéré un temps important que certaines d’entre elles ont mis à profit pour retravailler leur projet et activités, leur organisation, leurs liens entre bénévoles ou entre salariés et bénévoles. Ce recentrage a été source d’un sentiment réel d’avoir fait progresser l’association dans son ensemble.
- Le numérique a joué un rôle essentiel de ce point de vue. Aujourd’hui, 60% des bénévoles s’appuient sur ces outils et agissent à distance, parmi eux 40% de manière régulière. Ces pratiques de télébénévolat, anciennes pour certains et initiées avec la crise pour d’autres, le plus souvent conjuguées avec des activités en présentiel, facilitent notamment l’action des personnes peu mobiles ou peu.
- Une tendance lourde doit aussi alerter les pouvoirs publics : si environ 45 % des Français adhèrent à une association, sans véritable évolution depuis des décennies, la proportion varie plus que du simple au double selon que l’on ne possède aucun diplôme (22 %) ou que l’on est titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur (56 %). Cette « fracture sociale associative », régulièrement soulignée dans les enquêtes, se prolonge dans le bénévolat.
Certes, d’après l’enquête IFOP, ils sont seulement 15 %, en 2022, parmi les titulaires des formations les plus modestes, contre 27% parmi les plus diplômés. Mais plusieurs enquêtes antérieures l’ont montré : lorsque les moins diplômés franchissent le pas d’une association, ils sont nettement plus enclins que les autres à lui consacrer du temps. L’enjeu est donc fort de parvenir enfin à réduire cette fracture sociale du bénévolat. Au plan individuel pour l’épanouissement et les satisfactions que chacun peut trouver dans le bénévolat ; au niveau des associations qui ont plus que jamais besoin de renforcer leurs équipes ; avec d’immanquables retombées à espérer pour la société toute entière.
Au-delà de ces constats qui peuvent être rapprochés des deux années de crise sanitaire, les témoignages des bénévoles de ce printemps ouvrent plusieurs perspectives encourageantes :
- Le télébénévolat - déjà cité – pour celles et ceux qui le souhaitent,
- Les fortes motivations des jeunes à s’engager,
- L’attractivité des associations comme lieu de convivialité, aujourd’hui très recherché,
- Le nombre de bénévoles prêts à donner plus de temps ou à prendre des responsabilités, nettement supérieur à celui des bénévoles qui souhaitent lever le pied...
Article : la Feance bénévole 2022