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Le covid-19 nous inviterait-il à réfléchir ?

publié par FSCF - Comité Régional Bourgogne-Franche-Comté, le 10 Avril 2020

Lecovid-19 nous inviterait-il à réfléchir ?

Chers amis,

Je vous adresse ces quelques lignes en cette Semaine Sainte où les chrétiens vont s'unir intensément au mystère de la Passion du Christ qui débouche sur la Résurrection.

Nous-mêmes sommes plongés dans le drame de la pandémie du Covid-19 qui fauche tant de vies. Nous sommes éprouvés et ébranlés mais nullement écrasés ni désespérés. Nous savons que par-delà cette crise, il y aura une issue. Si nous sommes confinés, nous connaîtrons le temps de la sortie, le passage d'une forme d'emprisonnement à celui de la liberté. Nous retrouverons nos activités, nos familles, nos amis, nos collaborateurs, nos bénévoles, les membres de nos associations. Tous ensemble, dans la joie et l'enthousiasme, nous irons de l'avant, relevant les défis qui se présenteront à nous pour que la vie reprenne le dessus. Nous sommes faits pour la vie. Nous sommes donc appelés à sortir grandis et épurés de ce confinement qui nous éprouve tant.

Je crois, chers amis, qu'il nous faut entendre comme un appel à une grande remise en question et à un recentrement sur l'essentiel.

Notre société est dans une dynamique de mondialisation centrée sur la croissance économique et la performance des finances. Quelle est la place de l'homme dans ce système où les plus pauvres se trouvaient trop souvent marginalisés et passés au compte de pertes et profits ? Notre planète se trouvait pillée sans vergogne au point de ne plus se soucier des générations futures. C'était parfois un massacre écologique. Dans sa belle encyclique "Laudato si", le Pape François n'a-t-il pas alerté sur le fait que la Terre est notre maison commune ? N'a-t-il pas insisté sur l'importance d'une écologie humaine authentique où notre univers, créé pour l'homme, doit être préservé, respecté et admiré ? Les puissants de ce monde semblaient y voir au contraire un grand capital pouvant être exploité à n'en plus finir. Une dynamique économique totalitaire s'était peu à peu installée, prête à tout écraser et à tout imposer jusqu'à faire fi des particularités des diverses nations et de leur liberté. Apparemment, quelle puissance ! Dans le contexte qui est maintenant le nôtre, je veux partager avec vous l’interprétation par le prophète Daniel du songe de Nabuchodonosor1. La vision montre un colosse à la tête d'or, à la poitrine et aux bras d'argent, au ventre et cuisses de bronze, aux jambes de fer, et aux pieds d'argile. Soudain une pierre se détache et vient frapper la statue ... et c'est le grand effondrement. Notre monde se pensait si fort et voici qu'un petit virus s'est activé, est venu tout chambouler et faire tout vaciller.

Notre monde misait sur le pouvoir, l'argent, l'économie, la finance, la rentabilité, la performance, etc Et voilà que le Covid-19 se fait destructeur, mettant à jour notre vulnérabilité et nos fragilités. Nous ne sommes pas Dieu ; nous ne sommes pas tout puissants. Quelle leçon d'humilité il nous faut en tirer !

Par ailleurs, les frontières sont fermées ; il faut se protéger. Nous sommes en France et nous ne pouvons pas en sortir. Les rythmes stressants de tant de nos contemporains les ont conduits à chercher le grand large par des voyages à l'international. Que de merveilles il y a en effet à découvrir en tant de points du globe ! Nos regards se sont élargis à la mondialisation - ce qui est une excellente chose en soi - mais parfois au point de nous conduire à ne plus prêter attention à l'échelon local, à notre région, à notre ville, à notre voisin ... Nous étions à galoper en tous sens, et voilà qu'un petit virus nous "ramène à la maison", nous oblige à nous recentrer, et nous invite donc à être particulièrement attentifs à ceux qui sont à côté de nous et qui souffrent du confinement comme nous. Écoutons cette voix intérieure qui nous murmure : "Cesse de t'agiter ; arrête-toi et regarde ; regarde pas seulement au loin mais tout près de toi". Finalement, quelle leçon de proximité et de solidarité il nous faut en tirer.

De plus, depuis plusieurs semaines, nous sommes chez nous, sous notre toit, en famille. La famille : quel trésor ! Elle qui est si décriée, si malmenée et si déstabilisée jusque dans ses fondements, la voilà qui retrouve toute sa place. N'est-ce pas le premier lieu de la solidarité ? N'est-ce pas la cellule par excellence où l'on apprend l'amour et où l'on savoure la tendresse dont nous avons tant besoin ? Jamais les enfants n'ont autant joui de la présence de leurs parents. Jamais les parents n'ont passé autant de temps avec leurs enfants. Ce trésor qui est à notre portée de main au quotidien, qu'en faisons-nous ? C'est sans aucun doute notre premier devoir, notre mission prioritaire. Trop souvent nous sommes emportés par nos multiples responsabilités, si louables soient-elles, au point de ne plus réserver que des miettes de notre temps à ceux que, pourtant, nous aimons tant. Que de bénévoles hyper généreux et admirables ne savent plus se réserver un minimum de temps pour jouir de leur famille ! Et voilà qu'un petit virus nous assigne à résidence, sous un même toit, à devoir ne faire qu'un au quotidien. Quelle leçon de retour aux vraies priorités ! Quelle invitation à nous recentrer sur la famille, cellule de base de toute société !

Enfin, j'ajoute que nous avons un corps et une âme. Notre corps est exposé au coronavirus qui peut l'infecter jusqu'à l'emporter. Dans une société où le culte du corps est mis en exergue, où il s'agit d'être beau et fort, où les personnes fragilisées et handicapées sont trop souvent dévalorisées et justes bonnes à nous apitoyer, voilà qu'un petit virus vient nous rappeler notre commune condition mortelle. Devant ce passage obligé, qui que nous soyons et par-delà les apparences, nous serons égaux. Remarquons qu'il est bien rare que l'on entende parler de la contamination de l'âme. Alors que tant de recommandations nous sont faites pour jouir d'une bonne santé au point de nous inciter au tout ouaté et tout aseptisé, on déverse dans le même temps des poisons qui souillent, empoisonnent et pourrissent les âmes. Les repères moraux les plus évidents sont ainsi contestés et publiquement attaqués.

La FSCF n'a pas vocation à susciter des champions qui soient simplement des recordmans et recordwomans d'exception. Elle tient au vieil adage latin que nous connaissons bien : "Mens sana in corpore sano" ; un esprit saint dans un corps sain. Le coronavirus doit donc nous procurer un certain électrochoc capable de réveiller nos âmes trop souvent assoupies. Oui, notre âme est le lieu par excellence où il nous faut pénétrer et revenir souvent dans un mouvement intérieur pour nous connaître en vérité, raviver nos plus beaux désirs et dynamiser nos plus hautes aspirations. Quelle leçon d'intériorité pour nous qui sommes trop à l'extérieur de nous-mêmes ! Saint Augustin, dans un passage bien connu, prie Dieu en lui avouant : "Tu étais au-dedans de moi quand j’étais au- dehors, et c’est dehors que je te cherchais [...]Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi".

Chers amis, le dedans, le lieu de notre intimité, le cœur de notre cœur, là est notre vraie noblesse et notre consistance. C'est au plus intime de nous-mêmes que nous pouvons raviver notre idéal d'une vie pleine de sens. C'est de là que tout part pour se déverser, par cercles de plus en plus larges, sur notre famille, notre fédération, notre pays et notre monde. Pour les chrétiens, c'est là que nous pouvons nous trouver nous-mêmes et rencontrer Dieu en toute vérité. Ce Dieu est celui de tout amour qui veut embraser notre cœur pour que nous aimions comme lui, que nous nous donnions comme lui et que nous servions comme lui.

Que de leçons nous sommes appelés à tirer de cette période de pandémie ! Dans les contextes de drames, le meilleur et le pire sont toujours mis à jour. Ainsi en fut-il pour la Passion et la Résurrection du Christ. Ainsi en est-il aujourd'hui encore. Mais nous le savons, "la mort a été vaincue par la vie"1. Donc le meilleur l'emportera sur le pire. La victoire finale est assurée. Fervente Semaine Sainte à tous.

Que la Vierge Marie, notre Mère, vous protège vous, vos familles, les membres de vos associations, notre pays et notre monde !

Père Gilles Morin, sv Aumônier national

  1. - Chapitre 3 du livre de Daniel, dans la bible.

  2. - L’apôtre Paul s’écrit mort, donc est ta victoire ? la mort a été vaincue par la vie". C’est ainsi que les chrétiens, forts de cette foi, sont enracinés dans l'espérance.

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